Saint-Ghislain retrouve l’Ethias Tour de Wallonie après six ans. Walcourt et le Pays de l’Eau d’Heure accueillent le peloton pour la première fois. Cette étape annonce un beau sprint final à Walcourt. Malgré les 2.500 mètres de dénivelé?
Table des matières
L’étape du jour
Puncheurs-Sprinters – GPM 2 – Sprints 3 – D+ 2.520 m.
Distance. 179,67 km.
Départ. Saint-Ghislain, 12h45 (départ réel à Frameries après 9,15 km à 13h03).
Arrivée. Walcourt, entre 17h19 et 17h46.
Sprints (3). km 77 à Couvin; km 141,4 à Chastrès, km 161,87 à Nalinnes.
GPM (2). côte de l’Ermitage à Couvin km 81,1 (cat. 2), côte Les Strépys à Soulme km 117,0 (cat. 1)
D+. 2.520 mètres.
Saint-Ghislain retrouve l’Ethias Tour de Wallonie après six ans. La Cité de l’Ourse avait accueilli le départ de la deuxième étape de la course le 24 juillet 2016. Ce jour-là, le jeune sprinter wallon Boris Vallée avait devancé Tom Boonen au Roeulx, au terme d’un sprint chaotique. L’étape du jour fait la jonction entre les provinces de Hainaut et de Namur. Elle conduit les coureurs vers Walcourt qui accueille le Tour de Wallonie pour la première fois. Après le départ de la place de la gare de Saint-Ghislain, le peloton prend la direction du Borinage et de Frameries pour le départ réel avant de se diriger vers la région frontalière de Quévy, ensuite vers Beaumont, Froidchapelle et la région des Lacs de l’Eau d’Heure avant de basculer dans le Namurois à Couvin. Les deux « GPM » du jour, la côte de l’Ermitage et la côte Les Strépys se situent avant l’entrée sur le circuit local à Fraire. Le premier passage de la ligne d’arrivée à Walcourt se fait à 33,52 kilomètres du but.
L’enjeu sportif
« Cette étape de près de 180 kilomètres annonce 2.500 mètres de dénivelé. Le début de l’étape est facile, avec des routes larges jusqu’à la région de Beaumont. Le peloton descend ensuite vers Chimay et parcours devient progressivement plus vallonné. La course se dirige vers Couvin, où nous sommes passés en 2022 et où la Côte de l’Ermitage qui avait été importante dans la finale de l’étape. Ensuite, direction Doische et le Namurois avec un passage du côté des Strépys avant de remonter vers Florennes pour retrouver une partie du parcours plus plate. La course prend alors la direction de Walcourt pour un circuit local de 35 kilomètres tracé, au début, sur des routes assez étroites et techniques. On suivra certainement le dernier sprint « bonifications » à Nalinnes, la dernière côte à Laneffe, non répertoriée, à moins de dix kilomètres de l’arrivée. Je vois en tout cas un sprint massif à Walcourt. C’est l’étape de l’Ethias Tour de Wallonie qui se prête le mieux à ce genre d’exercice. »
Cartes et profils
Saint-Ghislain, cité de l’Ourse
Le peloton retrouve la place de la Gare de Saint-Ghislain, après six ans d’absence. C’est de là, aussi, que partait le Grand Prix Cerami dans sa version professionnelle (1.1). La course boraine aura lieu cette année le 30 septembre entre Mons et Frameries en classe 1.2. Saint-Ghislain est donc une ville de cyclisme, à plus d’un titre. C’est aussi une ville d’histoire. La cité est située au nord de la région du Borinage. L’entité, qui regroupe les communes de Baudour, Hautrage, Neufmaison, Sirault, Tertre, Villerot et… Saint-Ghislain, compte quelque 23.500 Saint-Ghislainoises et Saint-Ghislainois.
Histoire et patrimoine
S
aint-Ghislain fut créé vers 633 avec un moine appelé Ghislain, que l’on dit venu d’Allemagne guidé par une ourse (ursi) et un aigle, et qui y fonda un monastère au lieu-dit « Ursigondus ». La ville en est ainsi la « Cité de l’Ourse ». Elle a été en grande partie bombardée par les avions alliés les 1er et 2e mai 1944. La ville en garde encore des stigmates, dont l’ancienne église sur la Grand-Place, devenue aujourd’hui un lieu culturel. Saint-Ghislain est aussi une ville de transport. Ses « rivages » du canal « Mons-Condé » imaginé par Napoléon et créé dès 1807 par l’ingénieur Augustin Honnorez, ont longtemps permis le transport du charbon acheminé par traction humaine, animale, par ligne aérienne ou par chemin de fer de toute la zone toute proche du Borinage. L’emplacement du canal est aujourd’hui, et depuis le début des années 60, l’autoroute E19-E42 « Mons-Valenciennes »
Saint-Ghislain est aussi une cité de patrimoine et de folklore, qui fait décoller sa montgolfière chaque année à l’Ascension. On y court chaque année le « Semi-marathon de l’Ourse », on y vit à l’été le festival musical « Parkrock »… De nombreuses industries, chimiques notamment, sont implantées depuis de longues années dans le zoning industriel de Tertre, le long du canal Nimy-Blaton.
Saint-Ghislain et la Petite Reine
Saint-Ghislain a toujours pédalé. La cité et ses communes environnantes étaient souvent visitées par le « Circuit de l’Ouest » dans les années 50. Plusieurs critériums y ont été organisés, en 1945, 1953 (1erLouison Bobet), 1954… Le peloton du Tour de France est souvent passé par là. En 1965, lors de la 2e étape disputée entre Liège et Roubaix, lors de la deuxième l’année suivante dans l’étape Charleroi-Tournai, lors de la 5e en 1967 disputée entre Roubaix et Jambes, de la 5e, encore, en 1995, alors que le peloton faisait la jonction entre Dunkerque et Charleroi. La 2e étape du Tour d’Italie, partie de Mons le 7 mai 2006, a traversé tout le Borinage, et, donc, Saint-Ghislain. Le Tour de Belgique fut un grand habitué de la Cité de l’Ourse, avec des passages dès 1947, 1951, 52, 55… jusqu’en 1985! La course Paris-Bruxelles passait aussi par Saint-Ghislain et le Borinage, plus exactement sur la N51 Boussu-Mons, entre 1946 et 1951. Les quatre jours de Dunkerque sont passés en 1965 dans l’étape Dunkerque-Maubeuge, Binche-Tournai-Binche également, de 1985 à 1988 avec le ravitaillement sur la Grand-Place, le Circuit Franco-Belge y est venu en 2008 et 2009… Le Tour de Wallonie s’y est élancé en 2016, à l’occasion du départ de la deuxième étape qui menait les coureurs à Le Roeulx. Le Grand Prix Pino Cerami a pris son envol de la cité boraine pendant de nombreuses années de 1995 à 2019. En 2022, le départ du Grand Prix Glineur, manche de la Coupe de Belgique pour cadets et juniors, y était également donné. Et on se souviendra de l’année 2009, quand Maxime Monfort s’est offert le titre de Champion de Belgique du contre-la-montre individuel devant Sébastien Rosseler, sur la Grand-Place de Saint-Ghislain.
Les villages de l’entité ont également vu le passage de pelotons cyclistes. En 2022, l’arrivée de la deuxième étape du Triptyque des Monts et Châteaux était jugée à Tertre. L’Australien Jensen Plowright, aujourd’hui professionnel chez Alpecin-Deceuninck, s’était imposé. De plus, Sirault organise depuis de longues années le seul championnat provincial de contre-la-montre en région francophone, le GP Victor Cornet, du nom de l’ancien bourgmestre de la ville. Saint-Ghislain a été, jadis, le berceau du club cycliste. “L’Oympic Saint-Ghislain”, dirigé par Luis Barjacoba. La formation a été intégrée au VC Haut-Pays en 2001. Ce club qui a notamment connu dans ses rangs Romain Zingle, Boris Dron, Philippe Pratte, Jonathan Dufrasne, … Par ailleurs, « Eurocyclo », club « historique » de cyclotourisme, est basé à Tertre.
Walcourt, terre de l’Eau d’Heure
Walcourt accueille pour la première fois l’Ethias Tour de Wallonie. Nous sommes en province de Namur, au confluent de l’Eau d’Heure et de l’Yves. Walcourt est célèbre pour sa basilique monumentale de style gothique Sainte-Materne et pour la marche de la Trinité. L’entité de Walcourt regroupe les communes et villages de Walcourt, Berzée, Castillon, Chastrès, Clermont, Fontenelle, Fraire, Gourdinne, Laneffe, Pry, Rognée, Somzée, Tarcienne, Thy-le-Château, Vogenée et Yves-Gomezée… où vivent paisiblement quelque 18.500 Walcouriennes et Walcouriens.
Histoire et patrimoine
Walcourt a été le triste théâtre de grandes batailles, comme « La bataille de Walcourt », qui s’est déroulée le 25 août 1689 près de l’ancienne ville fortifiée de Walcourt dans les Pays-Bas espagnols pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Au cours de la première guerre mondiale, Walcourt fut occupée par l’armée allemande après de lourds combats en août 1914 qui coûtèrent la vie à plusieurs soldats français. Le clocher et la toiture de la Basilique, qui était à l’époque une Collégiale, furent détruits par un incendie. Walcourt est fière de son patrimoine matériel et immatériel. Une procession se déroule en l’honneur de Notre-Dame-de-Walcourt. Le cortège comprend une « marche militaire », comprenant des soldats « figurants » de l’époque napoléonienne et de zouaves. On marche au son des fifres et des tambours. Cette marche fait partie des quinze marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, reconnues en décembre 2012 comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Saviez-vous que le poète Verlaine a dédié une de ses œuvres dans ses « Paysages belges » à Walcourt? « Briques et tuiles, Ô les charmants, Petits asiles, Pour les amants! Houblons et vignes, Feuilles et fleurs… » Walcourt, c’est la Porte vers les Lacs de l’Eau d’heure, vaste ensemble, composé de cinq lacs de retenue qui constitue le plus important plan d’eau artificiel de Belgique. Le site s’étend sur quelque 1.800 hectares, dont 600 hectares de plans d’eau.
Walcourt et la Petite Reine
Walcourt est une ville-étape inédite dans l’histoire de l’épreuve. La ville namuroise, qui accueille habituellement départs et arrivées d’étapes du Tour de Namur, monte de plusieurs niveaux en 2023 et reçoit l’arrivée de la deuxième étape de l’Ethias-Tour de Wallonie. Le Circuit de Wallonie, course professionnelle de classe 1.1, traverse l’entité chaque année via Vogenée, Yves-Gomezée, Fairoul, Fraire, Chastrès et Thy-le-Château. Walcourt soutient également le cyclisme amateur. En avril dernier, la commune s’est associée au Sprint 2000 Charleroi pour mettre en place le Grand Prix Ferdinand Bracke. La compétition, pour Cadets et Juniors, mettait à l’honneur l’ancien recordman de l’heure et vainqueur du Tour d’Espagne qui réside à Laneffe, village de l’entité de Walcourt. Et en 2016, la région des Lacs de l’Eau d’heure avait accueilli les championnats de Belgique: chez les pros, Philippe Gilbert avait conquis son deuxième titre national de la course sur route devant Tim Wellens et van Avermaet. Les lauriers féminins étaient revenus à Kaat Hannes devant Lotte Kopecky et Jolien D’Hoore.