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La bière comme ambassadrice
A l’invitation du Prince de Chimay, soucieux du devenir de certaines terres et de l’Abbé Jourdain, curé du village voisin en quête d’une communauté pouvant prendre en charge certains services religieux, les moines cisterciens de l’ordre de Saint Benoît investiguent les champs et y fondent leur monastère le 25 juillet 1850. Dès leur arrivée, les dix-sept moines venus de Westvleteren, près de Ypres en Flandres, s’installent sur le plateau de Scourmont. Leur résidence était une ferme située à quelques dizaines de mètres de l’emplacement de l’actuel monastère érigé sur des terres beaucoup moins marécageuses. Ils défrichent les champs, les cultivent et subviennent aux besoins monastiques comme l’ont dicté jadis les fondateurs de l’ordre de Cîteaux. Les moines de Scourmont exploitent alors un domaine agricole avec des produits prisés par les habitants de la région.
Douze années plus tard, la structure monastique fonctionne. Les moines élaboreront une bière dite « de santé ». Il faudra attendre la seconde moitié du 20 siècle pour voir grandir à sa juste valeur la trappiste de Chimay, qui au fil des ans, contribuera largement à l’expansion de la renommée de la ville et de sa région. Elle porte le nom de trappiste car elle est brassée à l’intérieur du monastère sous haute surveillance des moines trappistes et l’essentiel des revenus de sa production est consacré à l’entre aide sociale et au devenir de la région. Plus tard encore, en 1876, les moines créeront une laiterie dans laquelle ils exploiteront le lait, le beurre et le fromage.
Le château
Le dit château de Chimay est un élégant manoir résidentiel du 16e siècle toujours habité par la famille princière des Chimay. Construit sur un promontoire rocheux dominant la vallée de l’Eau Blanche, le château aurait remplacé une construction médiévale dont l’origine ancienne n’a pu être déterminée avec précision. Le château est doté d’un magnifique théâtre. On le visite presque toute l’année. Il y a plusieurs mois, les princes ont agrémenté la visite de technologie moderne.
L’escavèche
Vous aimerez Chimay, son ambiance, son décor, ses fêtes traditionnelles, sa bière, son fromage, son escavèche et autres spécialités locales. Vous apprécierez la beauté de son château. Vous adorerez la Calestienne et sa région, le petit village de Forges où se trouve l’abbaye de Scourmont, là où naissent la bière et le fromage. Le Lac de Virelles est l’une des autres curiosités du coin. Autrefois, l’étang semi-naturel était un grand marécage traversé par des ruisseaux. Aujourd’hui, le site est un pôle touristique et naturel majeur de la Botte du Hainaut doté d’un Aquascope pour découvrir les richesses de l’étang. Virelles est aussi un lieu actif toute l’année où sont recueillis les oiseaux malades; on y organise aussi des activités, des événements et des expositions. Depuis peu, il y a aussi un Centre Ethobotanique dédié aux relations entre l’homme et les plantes.
Du poisson baigné dans une sauce vinaigrée. Vous testez du poisson dans une sauce claire vinaigrée aromatisée d’oignon ? Vous goûtez de l’escavèche de Chimay ! Il s’agit d’une technique de conservation d’aliments. A Chimay et dans la région, il s’agit généralement d’anguille ou de truite. L’escavèche est la sauce claire dans laquelle le poisson est conservé. La tradition ancienne n’a rien de belge ! Ce sont les Espagnols qui l’ont importée lorsqu’ils ont occupé la région. L’escavèche cuit doucement dans de grandes marmites, baigné dans du vinaigre d’alcool, du vinaigre de vin rouge, du vin blanc, des épices, de la farine, de l’oignon et du citron. Le poisson est passé dans de la fécule de pomme de terre puis cuit à la poêle. Il sera conservé dans des pots en grès recouvert d’escavèche. On déguste l’escavèche avec du pain, de la salade et parfois des frites. On en prépare aussi à Virelles et Olloy-sur-Viroin. A Momignies, la roussette prend la place de l’anguille ou de la truite.
Le circuit de Chimay attire par moment la foule, lorsque les motos ou autres bolides s’affrontent lors de courses effrénées comme les Motos Classiques en juillet prochain. Le circuit a un peu moins d’un siècle. En 1926, on y organisait « Le Grand Prix des Frontières », semblable au départ à des dizaines d’autres épreuves en Europe mais qui allait bientôt se distinguer par une longévité qui en fit une des épreuves les plus vieilles de notre continent.
Les fans de cinéma se souviendront que dans la région de Chimay, source de l’Oise, Dany Boon et Benoit Poelvoorde y ont tourné la majeure partie du film „Rien à Déclarer“.
Les arbalètes et le Pinot
Vous connaissez sans doute la bière, le fromage mais avez-vous déjà goûté des arbalètes ? Il s’agit d’une roulade de haché de porc préparé roulé dans une tranche de jambon avec un morceau de gruyère et bardée de fines tranches de lard. On les cuit au four ou l’été au barbecue. A Chimay, aussi, on produit un succulent apéritif, le Pinot de Chimay.