Forteresse et Capitale

Les découvertes de Carine Bresse (Vivacité-RTBF)

Escale Capitale!

Escale à Namur, la capitale de la Wallonie et sans conteste, l’une des plus belles villes de notre pays. Au confluent de la Meuse et de la Sambre, sa situation et son profil sont singuliers. Une citadelle la surplombe. C’est l’une des plus grandes forteresses d’Europe érigée sur un éperon rocheux. Au Moyen Age, elle fut un important centre de commandement avant d’être convoitée et assiégée par les plus grands d’Europe, du 15e au 19e siècle.

Les premières traces de campements humains datent de 6000 ans AC. Au 1er siècle de notre ère, sur la rive gauche de la Sambre, une bourgade dotée d’un port à la pointe du Grognon se développe. Les prochains siècles (du 5e au 9e) leur seront fastes. C’est  de cette époque que datent les premières fortifications, fondement de la citadelle. De là haut, la vue est imprenable. Les alentours offrent de magnifiques balades. L’été, diverses manifestations sont organisées dans le théâtre de verdure. Chaque année, à la mi-septembre, la citadelle est le décor de l’arrivée du Grand Prix de Wallonie, juste avant les fêtes de Wallonie. Les coureurs professionnels franchissent à vélo la ligne d’arrivée après avoir grimpé la route sinueuse et pentue qui mène au sommet. Aux abords de la citadelle, le château de Namur abrite en partie l’école hôtelière dont la renommée dépasse nos frontières. Près de la citadelle, un créateur marie des essences et fait naître des parfums singuliers qui mûrissent lentement dans les caves du château des Comtes de Namur.

Centre-ville

Les Echassiers de Namur

Certains adoreront flâner dans les rues commerçantes bordées de boutiques de mode et décoration. D’autres préféreront découvrir plus au calme le charme des rues et ruelles du centre historique et des berges. La vie culturelle est intense. Le folklore n’est pas en reste. Les nombreux étudiants sont preneurs. Les touristes conversent aux terrasses des cafés, tavernes et restaurants.

Des musées dont certains sont repris sur la liste des Chefs-d’Oeuvre artistiques et Patrimoine majeur de Belgique. La ville compte une douzaine de musées dont celui de Groesbeeck-de-Croix, situé à deux pas de la cathédrale dans un hôtel qui porte le même nom. On peut entre autre y admirer une superbe collection de verre namurois ainsi que de très belles faïences des manufactures de Saint-Servais et Andenne (3, Rue Saintraint– du mardi au dimanche).

Autre incontournable, le Trésor du prieuré d’Oignies, l’un des plus petits musée de Belgique mais sans aucun doute l’un des plus précieux! (17, Rue Julie-Billiart – 081/ 23 03 42 – du mardi au dimanche).

Le Musée Félicien Rops est installé dans une jolie demeure historique du centre ancien de la ville (12, Rue Fumal – 081/ 22 01 10 – ouvert l’été).

Pays de la Fraise

Le long de la Meuse, près des villas mosanes Belle-Epoque de la chaussée de Dinant s’est développé un charmant village où on cultive la fraise depuis plusieurs décennies. Si la production est moindre ces dernières années, la fraise de Wépion reste la référence. Quand et comment s’est-elle implantée dans la région ? Comment s’est-elle forgée une réputation ? La fraise de Wépion ne fait l’objet d’aucune protection géographique mais sa qualité est reconnue au-delà de nos frontières.

Depuis 1880, on cultive la fraise à Wépion. Avant, on récoltait les fraises des bois. Au 19e siècle, la récolte journalière avoisinait les 70 tonnes. En 1933, les producteurs se comptaient par dizaine alors qu’aujourd’hui, avec la mondialisation, ils ne sont plus que 6 à cultiver la jolie, la darselect et autres.

Avec le développement du tourisme et le droit aux congés payés dans l’entre-deux guerres, les productions fraisières ont pris de l’ampleur et ont largement contribué à la réputation du coin. Beaucoup de familles de Wépion et de la région cultivent la fraise et vendent leur production le soir après la récolte sur les places publiques des villages. Dans les années 60, les marchés locaux regroupent plusieurs centaines de producteurs de fraises en coopérative qui deviendra très vite la « Criée de Wépion ».

Dans les années 70, l’urbanisation des villages et les contraintes légales qui ne cessent d’augmenter découragent les producteurs. Dis ans plus tard, ils ne sont plus qu’une dizaine. La zone de production s’étend à une vingtaine de kilomètres autour de la Criée. Les méthodes de production et de commercialisation sont désormais professionnelles.

On ne cultive pas la fraise de Wépion n’importe comment. Les producteurs suivent un cahier des charges établi avec des techniciens agronomes appartenant au Groupement des Fraisiéristes wallons, une structure indépendante. Les premières fraises sont récoltées en serre en mai. Les dernières sont cueillies en octobre. Chaque soir en saison, vers 19h30, les fraisiéristes vente leur récolte du jour à la criée.

Le musée de la Fraise

(www.museedelafraise.eu)

Sur la façade d’une maison blanche, sur un panneau en forme de fraise, on lit « Musée de la Fraise ». Ouvert depuis 1970, le Musée de la Fraise relate l’histoire de la production de la fraise et des fruits rouges dans la région : des espaces didactiques et ludiques, un jardin des petits fruits avec 35 ares, 20 espèces de fruits de la région, 15 variétés de fraisiers, un verger d’arbres indigènes, des ruches et 3 hôtels d’insectes.

Le musée de la Fraise nous raconte l’histoire des fruits rouges dans la vallée de la Meuse et plus particulièrement celle de la fraise.

La salle historique du Musée nous apprend que la Fraise vient d’Amérique et que les plants cultivés aujourd’hui proviennent des Pays-Bas. Plus loin, des collections de services de tables et objets de dégustations nous montrent à quel point la fraise à inspirer les concepteurs. Elle était un produit de luxe qui trônait sur les tables bourgeoises. Après, on découvre la fraise dans la littérature et les écrits scientifiques. On visite aussi un jardin de 35 ares avec des fruits rouges, fruits de la région, un rucher et des hôtels pour insectes.

Vous y passerez une heure en moyenne ; une visite qui s’inscrit dans le carnet de bord d’une journée ou un week-end de découverte de la région (5 € l’entrée. Chaussée de Dinant, 1037).

NAM-IP

(www.nam-ip.be)

Quand a été créé le premier ordinateur ? Quand est réellement née l’informatique ? Des collectionneurs passionnés se sont penchés sur la question. Quatre ont uni leur force et rassemblé leurs machines, leurs pièces souvent lourdes et encombrantes. Avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, ils ont ouvert un musée à Salzinne près de Namur.

L’objectif de sa création : sauver, préserver et mettre en valeur ce patrimoine, de l’histoire du traitement de l’information depuis les temps anciens, en passant par les machines pour cartes perforées, les ordinateurs lourds et imposants, pour aboutir aux tablettes et aux smartphones et laisser entrevoir le futur. Tout part d’un constat : le patrimoine de l’informatique en Belgique est en péril parce que la vie de l’ordinateur est de plus en plus courte. En dix ans, les technologies ont évolué de manière fulgurante. On répare de moins en moins, on opte plutôt pour du neuf.

Les passionnés ont réuni des ordinateurs toutes générations confondues, des objets, des documents. Plutôt que de laisser périr leur collection, ils ont sensibilisé la Fondation Roi Baudouin. En échange du don des collections, les responsables de la Fondation ont accepté de créer un fond pour l’informatique. Il y a une vingtaine de mois, le Musée de l’Informatique ouvrait ses portes à Salzinne sur les hauteurs de Namur, dans le hall sportif de l’ancien collège Saint-Aubin.

Dans le musée, on aperçoit des machines, des claviers, des ordinateurs de toute taille et tous âges. Une ligne du temps retrace l’histoire de l’informatique en Belgique et à l’étranger, depuis les premiers bâtons gravés du Congo (des os) il y a 20.000 ans, prémices des calculs au langage mathématique d’aujourd’hui. On y voit aussi des machines à perforer les cartes, celles que l’on utilisait aux caisses des grandes surfaces. Elles sont les ancêtres des clés USB. On découvre aussi un atelier de mécanographie toujours en fonction, l’informatique des années 30, des imprimantes de tous âges et de toutes formes.

Molons et Bia Bouquet

La Royale Moncrabeau «  Les Quarante Molons  » est probablement la société folklorique et philanthropique la plus ancienne de la Wallonie. Elle a été fondée en 1843. La Royale Moncrabeau est une société « chantante »qui conjugue
Plaisir et Charité. Nicolas Bosret, musicien aveugle, écrivit  » Li Bia Bouquet  » en 1851. Le morceau fut en 1856
par le Conseil communal comme chant officiel Namurois. Les Molons entretiennent leur tradition en cultivant la chanson wallonne et la musique fantaisiste. Les Molons organisent chaque année un concours de « menterie », en français ou en wallon. C’est à qui racontera l’histoire la plus incroyable. A l’issue de la compétition, un jury désigne une Princesse-Présidente ou un Prince-Président des menteurs…