Abbaye et spectacle grandiose

Les découvertes de Carine Bresse (Vivacité-RTBF)

Découverte et balade en Brabant Wallon

Evoquer Villers-la-Ville, c’est avant tout parler de sa célèbre abbaye cistercienne, destination de découverte et de balade en Brabant wallon, décor exceptionnel de spectacles ponctuels. Cet été, vous verrez Caligula, l’un des chef-d’œuvre d’Albert Camus, perle du théâtre du 20e siècle. Le site partiellement en ruine était autrefois l’un des sites monastiques les plus importants du pays, géré par une communauté de religieux nantis à profusion.

C’était en 1892 … Les autorités du bourg rachètaient à l’Etat le site de l’abbaye construite suite à la visite de Saint Bernard en 1146 à une nouvelle communauté monastique. Grâce à l’aide et l’impulsion du seigneur de Marbais et de sa mère, les moines disposent de matériaux (pierre, bois et eau) pour édifier des bâtisses en style roman. L’abbaye est fondée mais on devine qu’à l’époque, l’édification de bâtiments d’une telle ampleur a nécessité plusieurs années de travaux. Un nouveau projet débute en 1197. Le chantier de l’abbaye devenue gothique prendra un siècle. L’époque est faste. Les quelque 400 moines possèdent près de 10.000 hectares de terres. Leur domaine s’étend jusqu’à Anvers.

A l’époque, le coin n’est pas aussi paisible que l’on ne peut se l’imaginer. Depuis la 1e invasion en 1508 jusqu’à la fin du 17e siècle, à neuf reprises, pour questions de sécurité, la communauté doit déménager. Le 18e siècle offrira aux moines l’âge d’or rêvé : les bâtiments médiévaux sont réaménagés en style néo-classique ; les jardins et le palais abbatial voient le jour. La Révolution française lui sera fatale. Les moines sont chassés, l’abbaye est saccagée, pillée et vendue à un marchand de matériaux qui la démonte pièce par pièce. La nature et la pluie achèveront le désastre.

Ces trente dernières années lui sont fastes. Le développement touristique est prospère. Chaque année, plusieurs milliers de curieux découvrent et visitent les lieux. Parlons de site organisé autour des ruines avec des jardins, un vignoble, une micro brasserie, une plaine de jeux, des jeux anciens et médiévaux.

Caligula, le spectacle de l’été

Cela fait plus de trente ans que chaque été, les ruines de l’abbaye sont le théâtre exceptionnel d’un spectacle grandiose. François d’Assise, Dracula, l’Avare, Milady, Le Nom de la Rose, … cet été, ce sera Caligula d’Albert Camus, un monument du théâtre du 20e siècle. Ces spectacles son et lumière sont quelque peu itinérant et emmène le public aux quatre coins du site. La première a lieu le 17 juillet jusqu’au 11 août.

 

Des bières et des vins  produits sur place

Balades guidées, ateliers, stages pour les enfants, on ne s’ennuie pas à l’abbaye ! 100 pieds, une plaine, quatre terrasses, … Le clos est adossé aux ruines. Le vignoble de l’abbaye n’est pas très étendu. Sa production confidentielle se déguste exclusivement sur place. Depuis 1990, les 120 membres de la confrérie de l’abbaye font revivre la tradition vinicole. La vigne produit un vin rouge primeur. La rentabilité est loin d’être une finalité. Les viticulteurs de la confrérie ne comptent pas étendre leur vignoble et préfèrent se concentrer sur la qualité et la pérennité de la tradition vinicole. Dans la micro-brasserie, des guides passionnés expliquent les différentes étapes de la fabrication artisanale des quatre bières bio produites sur place.

Les jardins

Les jardins sont essentiellement composés de plantes médicinales. Jardins de moines, de senteurs, de couleurs, jardin pharmacie. D’autres activités axées autour du jardin sont à l’agenda de l’été. Dans le Jardin des Senteurs, le long du sentier parsemé des parterres odorants, le sentier méditatif est bordé de panneaux qui invitent à explorer une attitude de pleine conscience, la patience, la confiance, la générosité… L’endroit s’y prête. La ligne du temps qui représente l’histoire de l’abbaye de sa fondation à sa dissolution est fleurie d’une trentaine de variétés de roses anciennes.